Engagé au sein des CEMEA, pourquoi ?
Engagé depuis ses 18 ans et encore aujourd’hui au sein des Centres d’Éducation aux Méthodes d’Éducation Actives, Stéphane Laffarge, enseignant, témoigne de ses motivations.
Co-opté par un camarade de classe alors que j’étais lycéen et bien loin de ces problématiques inexistantes ou presque au sein de ma famille de milieu populaire, j’ai passé mon BAFA il y a bien longtemps avec les CEMEA Auvergne : stage de formation générale en février 1989, puis stage d’approfondissement en février 1990.
Ces formations m’ont permis de rouler ma bosse dans l’animation jusqu’à l’aube des années 2000.
Volontaire je l’étais ! Tous mes étés et presque toutes mes vacances scolaires m’emportaient sur les chemins de l’animation, au point que j’ai passé, au cours de cette période, plus de deux années effectives en collectivité ! Puis je suis devenu enseignant et papa…
Quelques années plus tard, et comme j’avais déménagé dans le département de la Creuse, j’ai éprouvé le besoin de retourner me former pour poursuivre cette expérience, et ce pour deux raisons principalement :
- la première consistait à continuer mon parcours dans le champ de l’animation volontaire. Faire vivre le droit aux vacances collectives pour tous les enfants revêtant pour moi une grande importance. Le brassage social dans les centres de vacances m’apparaît fondamentalement nécessaire pour l’apprentissage de la vie en société et les méthodes d’Éducation Nouvelle déployées dans ce champ (contrairement à celles déployées majoritairement dans le système scolaire) me semblent participer à l’émancipation de chacun.e et de tou.te.s.
- la seconde venait répondre à la piètre formation pédagogique qui m’avait été dispensée par l’IUFM en préalable à ma prise de fonction en tant qu’enseignant : faire classe de façon traditionnelle ne me convenait pas et je constatais chaque jour les dégâts engendrés par ces méthodes classiques en termes d’inégalités scolaires et donc de reproduction des inégalités sociales.
Je décidais de me former par mes propres moyens pour déployer d’autres pédagogies au sein de mon enseignement. Les CEMEA m’ont semblé être l’organisme pouvant solutionner pour moi cette problématique. Les méthodes d’éducation active que nous déployons en équipe, véritables outils d’Éducation Nouvelle au service de l’éducation populaire, m’apparaissent en outre être d’excellents outils pour participer à la politisation d’une jeunesse désormais engagée dans l’éducation des enfants, celle-ci revêtant une importance première au sein de notre société.
Stéphane Laffarge,
Militant de l’éducation populaire
D’abord animateur de colonie de vacances, puis adjoint de direction pendant quelques années, j’ai expérimenté tous les types de séjour : j’ai ainsi travaillé avec les 3-6 ans, les 6-12 ans, les 12-15 ans et les 15-18 ans, que ce soit sur des structures fixes ou, pour ces deux dernières tranches d’âge, en séjours itinérants. Après un arrêt de deux ans, je suis retourné me former auprès des CEMEA du Limousin. J’ai alors passé mon BAFD (Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeur) avant de diriger quelques séjours de vacances. Cette formation fut à nouveau une révélation pour moi, et je suis rapidement devenu formateur, en 2002, pour cette association du Limousin, avant d’en devenir administrateur, en 2006, puis président, de 2008 à 2018, dans une période très difficile où ils nous a fallu tenir cette association, en grand danger économique, à bouts de bras. Je présidais cette association, avec tout ce que cela impliquait de temps et d’énergie, et me consacrais aussi avec enthousiasme à nos activités de formation.
J’ai également été administrateur de l’association nationale CEMEA de 2009 à 2012.
De 2016 à 2018, j’ai travaillé sans relâche avec nos camarades d’Aquitaine et Poitou-Charentes à construire une fusion de nos trois associations de laquelle ont émergé les CEMEA Nouvelle Aquitaine, dont j’ai été administrateur pendant la première année, suite à quoi j’ai éprouvé le besoin de passer un peu la main.
Je reste aujourd’hui militant au sein de cette association, mon implication se limitant actuellement à des actions de formation (BAFA, BAFD) dans le secteur de l’animation volontaire notamment.
Stéphane Laffarge
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