Le 27 juin 2019 avait lieu la remise du BAFA à treize jeunes issus des quartiers de Bellejouane et des 3 cités de Poitiers. Cet article relate la chronologie de la construction de cette formation, en lien avec les acteurs du territoire.
Au printemps 2018, nous avons été sollicités par Nicolas et Anthony, qui désiraient mettre en place une formation Bafa pour les jeunes fréquentant les centres socio-culturel des 3 cités et de La Blaiserie à titre expérimental. A travers cette sollicitation, quatre objectifs étaient posés en préalable :
- Former des jeunes du territoire
- Accompagner ces jeunes dans leur parcours de formation, y compris en dehors des stages
- Répondre à des problématiques des centre-sociaux (le besoin d’animateurs et plus particulièrement d’animateurs qui connaissent le quartier, la relation aux familles, réussir à aller vers, aller hors les murs)
- Donner une place aux acteurs de terrain dans la formation.
Notre action est menée en contact étroit avec la réalité. C’est un des principes qui guide l’action des Ceméa. Cette interpellation a donc eu un écho très favorable au sein de l’association. Cela nous a permis de nous requestionner, de mettre en relation des obligations réglementaires issues de notre habilitation nationale, nos valeurs, notre expertise avec les besoins exprimés par les centres sociaux.
Le parcours, qui s’est co-construit avec Nicolas et Anthony puis Anne et les formateurs et formatrices des Ceméa, s’est appuyé sur les deux stages Bafa, adaptés aux besoins exprimés :
- Le stage de formation générale permettant aux stagiaires de prendre conscience des enjeux liés au rôle de l’animateur mais également des connaissances générales (qu’est-ce qu’un accueil collectif de mineurs, quelle législation s’applique lorsqu’on est animateur, quels sont les besoins et les intérêts des enfants et adolescents, etc.).
- Le stage de formation d’approfondissement ciblé sur la relation entre l’animateur et le territoire dans lequel il évolue. Cela s’est traduit par une mise en pratique : aller à la rencontre des habitants, leur proposer des animations, se projeter, permettre l’expression des habitants du quartier.
Suite à cette expérimentation, nous percevons une prise de conscience des stagiaires devenus animateurs. Prise de conscience de la dimension sociale, de l’impact pour la population et des besoins des quartiers. En six mois, les formateurs et formatrices des Ceméa ont vu une réelle évolution des jeunes tant dans leur posture que de leur réflexion. Il semblerait même que cette formation donne déjà naissance à de nouveaux projets, des ambitions pour les deux structures et les deux quartiers.
En 1937, avec la création des congés payés, les Ceméa ont organisé le premier centre d’entraînement pour la formation du personnel des colonies de vacances et des maisons de campagne des écoliers. Il y avait une nécessité de former, essentiellement des enseignants, à prendre en charge des temps éducatifs de vacances collectives pour les enfants. Ce centre d’entraînement, tel qu’il s’appelait à l’époque devint le BAFA en 1973. Dès ces premiers stages, les Ceméa ont souhaité rendre acteurs les stagiaires dans leur formation.
Cette mise en action perdure et se met en œuvre encore en 2019 dans tous nos champs d’intervention.
A travers ce parcours de formation BAFA, nous inscrivons cette expérimentation pleinement dans le projet des centre-socioculturels et de la ville de Poitiers, à savoir le pouvoir d’agir des habitants.
Un grand merci à Gwenaël Caillaud, Vincent Divoux, Nicolas PetitJean et Anne Lavigne d’avoir permis la mise en place de cette expérimentation et de nous avoir fait confiance. Merci à Audrey, Damien, Adrien, Noémie, Christophe et Clément d’avoir répondu à l’appel et envisagé une nouvelle forme donnée au BAFA.
Un pari ambitieux, mais un pari réussi !